Grottes du karst d'Aggtelek et du karst de Slovaquie

Introduction

Le karst d’Aggtelek et le karst Slovaquie est situé à la frontière nord-est de la Hongrie et à la frontière sud-est de la Slovaquie. Ses grottes, d'une richesse unique en termes de valeurs naturelles et historico-culturelles, ont été inscrites sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO en 1995 dans la catégorie de paysage sous le numéro 725ter, sur la base d'une proposition conjointe des deux pays. L'importance exceptionnelle des grottes et de leurs formations est due à la richesse exceptionnelle de leurs formes, à leur complexité, à leur relative intégrité et à leur concentration sur une petite surface. On ne trouve nulle part ailleurs dans le monde des grottes d'une telle complexité dans la zone climatique tempérée. Formée sur des dizaines de millions d'années, la région est un excellent exemple de formation de karst dans des conditions tant tropicales que glaciaires.

Galerie

Sur le site

Les grottes du site du patrimoine mondial, formées principalement dans des calcaires du Trias moyen âgés de 230 à 240 millions d'années, sont très diversifiées du point de vue de leurs caractéristiques génétiques et morphologique ainsi que de leur faune. La plupart des grottes sont typiquement le résultat du processus de dissolution et d'abrasion par des eaux souterraines. La plupart d'entre elles sont horizontales, avec souvent des niveaux superposés et des passages sinueux à l'intérieur, avec des dépressions sur leurs côtés et des bassins dans leurs plafonds. L'eau riche en dioxyde de carbone s'infiltre verticalement dans les fractures structurelles du calcaire pour former des cavités, appelées gouffres ou abîmes, souvent profondes de plus de 100 mètres. Une grotte à solution unique est la grotte d'aragonite d'Ochtiná, formée par de l'eau stagnante ou à faible débit piégée dans une lentille calcaire qui s'est cristallisée en marbre. Les autres caractéristiques de la zone comprennent des formes de solution sphériques en forme similaire de niche, formées par la corrosion de mélange, des grottes formées par des fractures structurelles, des grottes-crevasses à mouvement de masse et des cavités de grottes formées par l'effondrement du plafond. Un phénomène particulier de formation de grottes dans la vallée de Áj est la grande quantité de calcaire déposée sur les voûtes des chutes d'eau, qui renferment des grottes. Les grottes sont décorées de stalagmites et stalactites, de colonnes de stalactites, de disque, de coulée, de drapeau, d'hélictites ramifiées et spiralée ou courbée et d'autres formes de stalactites, ainsi que de perles des cavernes et de pisolites de différentes formes, tailles et couleurs.

En raison des interrelations entre le développement karstique en surface et souterrain, le site du patrimoine mondial peut être considéré comme un laboratoire de terrain naturel.

Plus de 1 400 grottes sont actuellement connues dans le karst d’Aggtelek et de la Slovaquie, dont 99 % sont encore dans leur état naturel d'origine, le 1 % restant étant constitué de grottes d’exposition qui accueillent les visiteurs. La grotte la plus connue de la zone du patrimoine mondial est le système de grottes de Baradla-Domica, qui s'étend sur plus de 30 kilomètres. La plus longue grotte de cours d'eau active, dominée par des stalactites, de la zone climatique tempérée avec des zones humides est également un Site Ramsar. C'est la grotte la plus importante de la région karstique qui peut être visitée, la grotte de Baradla, mentionnée pour la première fois dans des sources écrites en 1549, avec ses colonnes de stalactites, ses stalactites et stalagmites, ses coulées et ses drapeaux de stalactites, et en plus de la randonnée, grâce à sa salle de concert à l'excellente acoustique, il est également possible de visiter des concerts de grotte, qui sont une expérience exceptionnelle. Parmi les autres grottes remarquables de la région karstique, citons la grotte Rákóczi, célèbre pour ses formations massives et variées de pisolite et d'hélictite, la grotte Béke, considérée comme la première grotte médicinale de Hongrie et parsemée d'impressionnantes formations de tuf calcaire, la gouffre de Vecsembükk, longtemps considérée comme la grotte la plus profonde de Hongrie, et la grotte Vass Imre, l'une des grottes les plus explorées de Hongrie. La grotte d’aragonite d'Ochtiná, du côté slovaque, et la grotte de glace de Szilice, la grotte de glace la plus basse de la zone climatique tempérée, sont également riches en valeurs spéléologiques.

La présence de grottes aux morphologies variées et de vestiges archéologiques fascinants font du site un musée souterrain d'une valeur exceptionnelle. La présence de cultures préhistoriques a été démontrée dans plus de 30 grottes. Les sites les plus importants sont le système de grottes de Baradla-Domica, avec les localités du paysage culturel de Bükk et les dessins au charbon de bois, uniques en Europe centrale, et les grottes de Bába-lyuk (Babská diera) et de Kilencfa, qui servaient autrefois de lieux de sépulture aux personnes de la culture de Kyjatice.

Le monde des grottes, un écosystème exceptionnel, abrite plus de 500 espèces cavernicoles, dont plusieurs espèces endémiques, comme le carabe hongrois (Duvalius hungaricus), ou un genre de crustacés amphipodes d’Aggtelek (Niphargus aggtelekiensis), un habitant commun des eaux souterraines de la région. L'espèce de palpigrades (Eukoenenia spelea), qui se rencontre dans de grandes grottes et qui est considérée comme une espèce restée du climat tropical de l'Europe de l'ère tertiaire, présente également une valeur particulière. Un autre groupe important d'habitants du sous-sol est constitué par les chauves-souris, qui utilisent les grottes principalement comme lieux d'hivernage, gîtes d'été ou sites de reproduction. 21 des 28 espèces de chauves-souris européennes ont été recensées ici, dont le Murin des marais (Myotis dasycneme) et le Grand Murin, ou chauve-souris commune (Myotis myotis) sont répertoriées sur la liste des espèces en danger. Dans le système de grottes de Baradla-Domica, les colonies d'hivernage de la chauve-souris fer à cheval (Rhinolophus euryale) spécialement protégée, qui comptent environ 5 000 individus par an, sont d'importance européenne. L'environnement humide est également un habitat idéal pour les amphibiens tels que la salamandre tachetée (Salamandra salamandra).

Pour plus d'informations, visitez le site de l'UNESCO.

Carte

Carte du site du patrimoine mondial Grottes du karst d'Aggtelek et du karst de Slovaquie.

Valeur universelle exceptionnelle

La valeur universelle exceptionnelle du site du patrimoine mondial, les « Grottes du karst d'Aggtelek et du karst de Slovaquie » est reflétée dans la décision numéro 37COM 8E du Comité du patrimoine mondial de l'UNESCO adoptée lors de la session de 2013. Selon la décision de la Commission, les Grottes du karst d'Aggtelek et du karst de Slovaquie et leurs formations sont d'une importance exceptionnelle en raison de la richesse exceptionnelle de leurs formes, complexité et caractère relativement intact et de leur concentration sur une petite superficie. Dans les 712 grottes recensées au moment de la proposition d'inscription, les phénomènes karstiques ont créé une diversité de formes et d'habitats significative d'un point de vue biologique, géologique et paléontologique.

L'inscription du site sur la Liste du patrimoine mondial est confirmée par sa conformité au critère (viii).

Critère (viii)
Le site du patrimoine mondial les « Grottes du karst d'Aggtelek et du karst de Slovaquie » est considéré typique par rapport à de nombreuses zones karstiques européennes, mais se distingue de celles par la concentration d'un grand nombre (712 grottes enregistrées au moment de la proposition d'inscription) et d'une variété de types de grottes dans une même zone. L'histoire géologique des dernières dizaines de millions d'années est mise en évidence par les processus géologiques qui ont entraîné l'enfouissement et la réactivation ou la réapparition des formes karstiques. Les vestiges de la karstification pré-Pléistocène (de plus de 2 millions d'années) sont très distincts dans la région, beaucoup d'entre eux fournissant la preuve d'un ancien climat tropical et subtropical. Il s'agit notamment de vestiges karstiques tropicaux, des collines insulaires karstiques qui ont été modifiées ultérieurement par l'érosion périglaciaire du Pléistocène. Cette formation de paléokarst incomparable, présentant à la fois des caractéristiques climatiques tropicales et glaciaires, est probablement mieux documentée ici que partout ailleurs dans le monde.