Parc national de Hortobágy - la Puszta

Introduction

Le site du patrimoine mondial « Parc national de Hortobágy - la Puszta » a été inscrit sur la liste du patrimoine mondial en 1999 sous le numéro 474rev par le Comité du patrimoine mondial sous les auspices de l'UNESCO, sur la base de deux critères culturels. Selon ces critères, la Puszta hongroise est un exemple exceptionnel de paysage culturel façonné par des sociétés pastorales, qui a survécu jusqu'à aujourd'hui et a pu préserver la biodiversité de la prairie de l'Hortobágy pendant des milliers d'années grâce à l'élevage extensif et pastoral et donc à la coexistence harmonieuse de l'homme et de la nature.

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Sur le site

Le paysage original, son image avant l'apparition de l'homme était dominé par l'eau et les troupeaux d’aurochs et de chevaux sauvages qui paissaient dans la zone essentiellement ouverte et herbeuse. Contrairement à ce que l'on croit, la région de Hortobágy n'a pas été couverte de forêts denses au cours des 10 à 12 derniers milliers d'années, et les prairies créées par la déforestation présumée ne sont pas devenu alcalines par la régulation des rivières et l'assèchement des marais. En l'état actuel des connaissances scientifiques, les diverses communautés de prairies alcalines - du sol aride à travers des gazons et prairies alcalins jusqu’aux marais peu profonds - comptent parmi les plus anciennes communautés végétales du bassin des Carpates.

Le long processus de remplacement progressif des grands ongulés sauvages par des animaux domestiques par les peuples nomades, qui se sont installés dans l'Hortobágy pour des périodes plus ou moins longues et ont également pratiqué l'élevage, a commencé il y a environ cinq millénaires. Il se peut aussi que la région ait été familière à nos ancêtres conquérants qui ont arrivé de la steppe, même si les pâturages y étaient certainement beaucoup plus fertiles que ceux était à l'est des Carpates. Tout au long des millénaires de l'histoire hongroise, l'Hortobágy a toujours été la scène de pâturages collectifs, qu'il s'agisse d'un domaine royal, des pâturages périphériques des villes environnantes - principalement la ville de Debrecen - ou, comme au cours des 80 dernières années, des territoires appartenant en grande partie à l'État.

La présence de l'homme dans la région remonte au néolithique, mais les centaines de kurgans, communément appelées en hongrois « kunhalom », construites pendant l'âge du cuivre et du bronze, ont marqué un changement significatif dans le paysage. Au début du Moyen Âge, un réseau lâche de petits villages s'est développé et a apporté quelques changements au paysage, mais aujourd'hui, il ne reste que quelques ruines d'églises. Après l'invasion mongole, l'Hortobágy est devenu un véritable terrain vague, une zone déserte et inhabitée. À partir de la seconde moitié du XVIIe siècle, le long des routes commerciales traversant l’Alföld, des tavernes ont été construites tous les 10-12 kilomètres pour servir les voyageurs et les commerçants, et des ponts ont été construits pour faciliter le transport, dont l'exemple le plus célèbre, le Pont des neuf arcs (Kilenclyukú híd), construit entre 1827 et 1833, est devenu l'une des structures emblématiques de Hortobágy. Les puits à balancier destinés à abreuver les animaux sont également connus comme un symbole de la puszta hongroise.

La régulation de la Tisza a commencé au milieu du 19e siècle, à la suite de quoi la rivière, privée de ses méandres et forcée à entrer dans les digues, ne pouvait plus alimenter les mosaïques d'habitats de son ancienne plaine d'inondation, ce qui a entraîné l'expansion des primaires territoires alcalines existantes. Pour assécher les marais restants, irriguer les pâturages en voie d'assèchement, puis pour cultiver du riz, un réseau de canaux a été construit dans l'Hortobágy dans la première moitié du 20e siècle, couvrant près de 1 500 km.

Le premier parc national de Hongrie a été créé dans l'Hortobágy il y a un demi-siècle, sur 52 000 hectares de terres, afin de protéger et de développer les valeurs naturelles de la puszta, sa flore et sa faune, de préserver le paysage unique de la puszta, d'assurer le lieu de nidification et la migration sans perturbation d'espèces d'oiseaux particulières, et de préserver et présenter sous une forme authentique le mode de vie traditionnel de la puszta, les anciennes espèces animales hongroises menacées et les valeurs culturelles distinctives de l'Hortobágy. Le Parc national de Hortobágy, grâce à l'expansion du parc depuis sa création, couvre désormais plus de 80 000 hectares, dont près de 75 000 hectares sont classés au patrimoine mondial. En outre, la plus grande zone naturelle protégée de Hongrie est entourée d'une zone de protection de près de 100 000 hectares, qui sert principalement à la conservation du paysage. Le Parc national de Hortobágy est également une réserve de la biosphère de l'UNESCO, et près d'un tiers de son territoire est une terre humide d'importance internationale, qui est protégée par la Convention de Ramsar.

Grâce à l'éradication des paysages souilles (endommagés par les activités industrielles), à la réhabilitation des zones humides et des prairies et au pâturage extensif en plein air, la majorité du site du patrimoine mondial est désormais couverte d'habitats naturels ou semi-naturels avec une flore et une faune riches et diversifiées. L’ensemble de prairies alcalines, de pâturages, de prés et de marais, ainsi que les viviers, sont des sites d'importance internationale pour le lieu de nidification et la migration des oiseaux. Dans ce contexte, l'événement le plus spectaculaire est la migration d’automne de centaines de millier des grues.

Pour plus d'informations, visitez le site de l'UNESCO.

Carte

Carte du site du patrimoine mondial Parc national de Hortobágy - la Puszta.

Une valeur universelle exceptionnelle

La valeur universelle exceptionnelle du site du patrimoine mondial, le « Parc national de Hortobágy - la Puszta » est reflétée dans la décision numéro 37COM 8E du Comité du patrimoine mondial de l'UNESCO adoptée lors de la session de 2013. La Puszta, représentée par le Parc national de Hortobágy, est une mosaïque complexe de prairies naturelles, de récifs de lœss, de pâturages alcalins, de prairies et de terres humides petites et grandes qui, ensemble, ont offert des conditions idéales pour le pastoralisme depuis la préhistoire.

Les principaux éléments de l'utilisation historique du paysage (pastoralisme extensif avec pâturage, en partie avec des races de bétail domestiques traditionnelles, et zones maintenues dans leur état naturel et non utilisées à des fins commerciales) ont été préservés jusqu'à ce jour, maintenant ainsi la structure et la complexité fonctionnelle du paysage culturel. Les éléments construits du paysage servant à l'utilisation traditionnelle des terres (puits creusés en bois, tavernes, ponts, hébergements temporaires) conservent et perpétuent les caractéristiques et les solutions développées au fil des siècles dans leur matériau (par exemple, le torchis, le roseau), leur forme, leur conception structurelle (ou l'absence caractéristique de certains éléments comme les clôtures) et leur mode d’utilisation. La conservation des traditions pastorales, artisanales et communautaires (coutumes populaires, foires) liées à l'utilisation des terres est également assurée par leur culture consciente et leur transmission entre les générations. Les proportions du paysage ont inspiré de nombreux artistes, poètes et écrivains au fil des siècles.

Le paysage culturel de la Puszta présente une qualité visuelle exceptionnelle, avec des motifs et des combinaisons des éléments du paysage pittoresques et frappants qui lui confèrent un caractère unique, notamment la qualité esthétique et l'unité des éléments topographiques et visuels. L'horizon ininterrompu est rarement perturbé par des arbres, des groupes d'arbres, des agglomérations ou des structures linéaires (par exemple, des lignes électriques aériennes). Les éléments artificiels s'intègrent harmonieusement dans le paysage et les pratiques d'utilisation durable des terres contribuent également à préserver la diversité des espèces et des habitats ainsi que le caractère distinctif du paysage. Il y a peu de population permanente dans le site du patrimoine mondial, mais des centaines d'éleveurs de bétail parcourent les pâturages alcalins pendant la saison des pâturages, d'avril à octobre. Le pastoralisme traditionnel, par le biais du pâturage libre sans clôtures, et les comportements sociaux qui y sont associés, et l’artisanat vivant sont également reflétés dans le patrimoine culturel immatériel de la communauté pastorale.

Les attributs de la valeur universelle exceptionnelle sont les valeurs naturelles qui définissent le paysage (prés alcalins à herbes courtes, microformes d'érosion, mosaïques de puszta et de marais, forêts rondes et petite parcelles de forêt, horizons ininterrompus, migrations massives d'oiseaux, phénomènes naturels, ciel étoilé exempt de pollution lumineuse), l'utilisation traditionnelle du paysage(élevage en pâturage extensif avec des animaux domestiques indigènes), le patrimoine bâti (bâtiments et monuments pastoraux), le patrimoine archéologique et le patrimoine immatériel (connaissance du pastoralisme et des bâtiments pastoraux, artisanat, musique populaire, littérature et beaux-arts).

L'inscription du site sur la Liste du patrimoine mondial est confirmée par sa conformité aux critères (iv) et (v).

Critère (iv)
La Puszta hongroise est un exemple exceptionnel d'un paysage culturel façonné par une société pastorale.
Critère (v)
Le Parc national de Hortobágy préserve les traces intactes et visibles de milliers d'années d'utilisation traditionnelle du paysage et illustre la relation harmonieuse entre l'homme et la nature.